L’éco-pâturage est l’entretien naturel des espaces verts. Il s’agit de laisser des animaux herbivores débroussailler et faucher des parcelles de terrain. Cette méthode est naturelle, écologique et sans impact sur l’environnement. On réduit la consommation de carburant due aux machines d’entretien, les produits phytosanitaires et la pollution que tout cela engendre.
L’intérêt de l’éco-pâturage
L’éco-pâturage consiste à entretenir ou à restaurer un milieu. Il s’agit d’une méthode ancestrale pratiquée dans les années 70 dans les zones naturelles ou de montagnes. C’est au fur et à mesure du temps que l’entretien des espaces verts en milieu urbain et péri-urbain est peu à peu devenu néfaste pour l’environnement. En effet l’utilisation des produits phytosanitaires et chimiques ont eu raison de la superficie des espaces, ayant eux-mêmes un impact direct sur la biodiversité. C’est en 2012, en France, que l’éco-pâturage commence à se mettre en place comme une nouvelle façon de gérer les espaces verts. C’est l’association Entretien Nature & Territoire créée en 2010 et connue pour son expérience dans le domaine de l’éco-pâturage qui démocratise cette pratique.
Un savoir-faire écologique et économique
L’éco-pâturage est une solution économique puisqu’elle ne nécessite pas l’intervention de pratiques mécaniques et chimiques, de machines ou de produits désherbants toxiques. Ce sont les animaux qui pâturent les espaces verts de manière naturelle, ce qui diminue grandement l’empreinte écologique. On n’exporte pas les déchets dit « verts », ils sont transformés au sein même du milieu en question. Les excréments des moutons servent même d’engrais et de nutriments à la terre. L’éco-pâturage c’est également faire des économies avec une diminution des coûts de gestion, les éleveurs bénéficient aussi de sources de revenus supplémentaires.
Les avantages de l’éco-pâturage
Ils sont nombreux :
- La préservation des races d’animaux herbivores menacées d’extinction (comme l’âne du Cotentin, l’oie normande, …)
- La protection et la diversification de la flore
- La protection des espèces considérées comme anciennes et locales
- La diversité des animaux herbivores, qu’il s’agisse de moutons, de chèvres, de bovins ou d’ânes
- Le développement des espèces invasives qui menacent les autres espèces est réduit, voire stoppé
- Le pâturage des espaces par les animaux herbivores permet de développer la biodiversité environnante
- Les animaux permettent de créer du lien social, notamment avec les enfants
- Les moutons permettent d’entretenir une certaine végétation d’une hauteur d’environ 10 à 30 cm, la longueur nécessaire pour l’entretien d’un espace vert
- Pour l’entretien des zones considérées comme difficilement accessibles, l’éco-pâturage est la solution : les herbivores s’adaptent à n’importe quel milieu (toutes proportions gardées) pour brouter.
- Le confort de vie puisqu’il n’est plus question de subir les bruits des tondeuses !
Comment s’organise la mise en place de l’éco-pâturage ?
Les pesticides sont interdits pour l’entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles depuis le 1er janvier 2017, c’est pourquoi depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui plus de 300 collectivités françaises ont adopté la méthode de l’éco-pâturage. L’éco-pâturage implique un certain investissement, de la mise en place du matériel nécessaire, au choix des animaux, à la gestion de ces derniers jusqu’aux bonnes pratiques à adopter. Afin d’accompagner les collectivités, dans leur approche de l’éco-pâturage, des éleveurs et des associations proposent leurs services. Il faut prendre en compte la situation géographique et le climat. Les espèces doivent quant à elles être choisies selon leur autonomie, leur capacité d’adaptation aux différentes températures et à la quantité de nourriture. Le type d’espace nécessitant un entretien ainsi que la surface de pâturage sont également des éléments à prendre en compte.
L’éco-pâturage est ainsi une pratique écologique, économique et sociale qui permet un entretien à la fois efficace et naturel des espaces verts.