D’après un rapport de l’ONU recueilli par l’AFP sur la biodiversité, plus d’un million d’espèces animales et végétales pourraient disparaître d’ici quelques dizaines d’années. Quels changements aborder pour enrayer cette situation critique ? De nouvelles mesures concernant le système agro-alimentaire, les modes de production et de consommation peuvent d’ores et déjà être envisagées. L’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) estime que 75% de l’environnement terrestre ainsi que 66% de l’environnement marin ont grandement été affectés par les activités humaines.
Quels sont les principaux responsables de cette menace ?
L’Homme et son occupation de l’espace sont les principaux responsables de cette extinction progressive des espèces. En cause : des activités et exploitations non respectueuses de l’environnement : l’agriculture, la déforestation, la pêche, la chasse, le changement climatique, la pollution, les espèces envahissantes nuisibles introduites volontairement ou non par l’Homme ou encore le braconnage et le commerce illégal des espèces. Sur Terre les espèces sont estimées à environ 8 millions, ce sont plus d’un million qui sont menacées de disparition dans les prochaines années. Selon le rapport de l’ONU, résumé par l’AFP : « les apports que les gens tirent de la nature sont fondamentaux pour l’existence et la richesse de la vie humaine sur Terre ». En effet, environ deux milliards de personnes dans le monde utilisent le bois comme source d’énergie lorsque quatre milliards usent de la médecine naturelle pour se soigner. Pourtant même si l’Homme dépend de la nature pour vivre, ceci ne doit pas justifier un comportement à l’origine de l’extinction des espèces.
Des chiffres déconcertants
Selon l’IPV, l’Indice Planète Vivante qui mesure la biodiversité mondiale, entre 1970 et 2012, on dénote une réduction de 58% de l’abondance des populations de vertébrés. Selon des chiffres relayés par le site de Planetoscope, en moyenne une espèce animale ou végétale disparaît toutes les vingt minutes, soit environ 26 280 espèces qui disparaissent chaque année. Ces activités humaines de plus en plus massives ont fait perdre plus de 80% de leur aire à 40% des mammifères terrestres, et ce depuis les années 1900. Quant aux espaces marins, 73% des espèces pêchées dans l’Atlantique Nord-Ouest sont des poissons vivant jusqu’à 1000 mètres de profondeur chez lesquels on retrouve des micro-particules de plastique.
Quels changements pour prévenir cette disparition des espèces ?
Premier fléau : le système agro-alimentaire, l’objectif est d’arriver à nourrir des milliards de personnes et de le faire de manière durable. Ceci implique des changements autour de la production agricole mais également autour de la consommation. Premièrement bannir le gaspillage alimentaire, diminuer ensuite les produits d’origine animale au profit des plantes, enfin privilégier le local plutôt que les produits importés. L’IPBES évoque notamment une amélioration de la durabilité du système économique, par exemple un quota établi pour la pêche. A côté de ça, diverses ONG et associations envisagent des mesures pour protéger la planète, la biodiversité et les éco-systèmes. Entre autre le WWF s’engage pour la conservation des espèces animales terrestres en adoptant plusieurs mesures : la protection des espaces naturels et des populations humaines affectées mais aussi la disparition du trafic illégal des espèces sauvages, notamment le marché criminel de l’ivoire.
De nombreux changements ont ainsi été évoqués dans le rapport de l’ONU. Bien que la dégradation des éco-systèmes et la disparition des espèces n’a pas un impact immédiat sur l’humanité, elle se répercutera un jour ou l’autre.