Depuis des années l’Homme exploite les mers et océans afin d’y prélever des espèces pour sa consommation personnelle, le risque ? Une surexploitation des espèces qui entraîne progressivement leur extinction. De fait la pêche a souvent été une activité totalement libre. Fort heureusement des règles internationales et des quotas commencent à être instaurés afin de limiter la pêche de certaines espèces et contrôler certaines zones plus exposées.
La pêche, un niveau record d’extinction des espèces
Selon le rapport publié en 2018 par la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la production du secteur englobant la pêche et l’aquaculture s’élevait à 171 millions de tonnes en 2016. 88% des espèces pêchées servent à la consommation de l’Homme, soit 20,3 kg par habitant. Des tonnes de poissons sont pêchés chaque jour. 33,1% de leur production sont d’ailleurs bien au-delà de la limite établie en termes de durabilité biologique, des chiffres trois fois plus importants qu’en 1974. La surpêche a d’ailleurs engendré la disparition des morues des eaux de Terre mais également mis en danger le thon obèse d’Atlantique ainsi que le thon rouge de méditerranée et certaines espèces de cétacés. Cette extinction des espèces s’est aggravée avec la sortie du Japon de la CBI, la Commission Baleinière Internationale. En effet, le pays a souhaité relancer le commerce de la pêche à la baleine.
Quels sont les principaux responsables de la surpêche ?
Cette surexploitation mondiale des poissons concerne en particulier les pays dont la population dépend de la pêche pour se nourrir ou pour générer des revenus. Selon le WWF, 49 pays sont considérés comme étant dépendants de la pêche pour vivre, dont 46 sont en voie de développement. 60% du poisson commercialisé à l’international provient d’ailleurs de ces pays. Pour autant une grande partie, dont la France, effectue une pêche non durable, une pratique ayant un impact déplorable sur la vie des espèces.
La pollution et le réchauffement climatique également en cause
En effet le réchauffement climatique a un impact direct sur les océans puisqu’il détruit des milliers d’espèces et modifie les écosystèmes marins. La pollution au plastique ou aux produits chimiques est quant à elle tout aussi responsable de leur disparition. D’autant plus que certaines espèces sont directement affectées, ayant elles-mêmes leur impact sur d’autres espèces. Un exemple concret : les tortues disparaissent en absorbant des sacs en plastique qu’elles confondent avec des méduses. Les méduses prolifèrent donc tandis que leurs prédateurs : les tortues disparaissent. De la même façon l’extinction progressive des thons rouges ne permet plus de réguler le nombre de méduses alors que les espèces qui servent à les nourrir sont quant à elles de plus en plus abondantes. Un dérèglement des écosystèmes marins qui entraîne donc progressivement la disparition des espèces.
La pêche industrielle, un fléau inquiétant
La pêche industrielle est responsable de l’exploitation de la moitié des océans. En sachant que leur superficie s’étend sur plus de 200 millions de km², ce qui représente une zone quatre fois plus grande que celle exploitée pour l’agriculture. Ces observations satellitaires ont été recueillies dans une étude menée par les organisations : Global Fishing Watch, National Geographic Society et Sky Truth. A côté de ça, d’après une autre étude reprise par Sciences et Avenir, de 1950 à aujourd’hui les zones de pêche occupaient 60% des océans contre 90% aujourd’hui. Les zones polaires extrêmes sont pratiquement les seules à ne pas être exploitées. Pourtant certains pays comme la Chine, la Corée du Sud, Taïwan ou encore l’Espagne vont plus loin puisqu’en plus d’exploiter leurs zones de pêche locales, ils s’attaquent aux zones plus éloignées, situées à des milliers de kilomètres.
Des pratiques néfastes qui vont plus loin
Malheureusement plus les espèces diminuent plus les techniques de pêche qui se développent sont dévastatrices pour les espaces marins. L’une d’entre elles est le chalutage de fond. Cette pratique industrielle consiste à utiliser des filets munis de poids et de roues métalliques, ceux-ci raclent les fonds marins et ramassent tout sur leur passage, qu’il s’agisse des poissons ou des récifs coralliens. L’organisation Slow fish explique que beaucoup d’espèces sont pêchées puis rejetées en mer alors qu’elles ne sont plus en vie, parmi elles de nombreuses espèces en voie d’extinction. Parallèlement à cela, les chaluts de fond sont aussi responsables de la destruction des habitats marins qui abritent et nourrissent des milliers d’espèces.
Une surexploitation de masse
L’utilisation d’explosifs dans les récifs coralliens et les lagons est aussi une pratique destructrice de la sphère marine. De la même façon les prises accessoires ou dites aussi Bycatch, sont des méthodes de pêche qui capturent et rejettent des espèces en mers, tout comme les pratiques précédentes. Selon le WWF elles sont aussi responsables de 40% de la surpêche. Enfin la pêche dite fantôme consiste en l’abandon souvent accidentel de morceaux de filets ou de cordages qui peuvent devenir des pièges mortels pour les espèces marines.
La surexploitation des espaces marins menace de jour en jour de nombreuses espèces, en espérant que des mesures soient prises afin de limiter leur disparition.