Les récifs coralliens sont des structures naturelles construites par les animaux marins : les coraux. Ces barrières de corail permettent de nourrir mais aussi de protéger de nombreuses espèces marines. Elles protègent notamment les côtes contre les vagues, l’érosion ou les tempêtes. De fait ces récifs coralliens sont des refuges naturels pour plus de 100 000 espèces marines connues : 4000 espèces de poissons et des milliers de plantes et d’espèces marines. Ils s’étendent sur plus de 150 000 kilomètres de côtes dans une centaine de pays. Pourtant ils sont grandement menacés. A l’origine de cette menace les actions humaines et les changements climatiques qui acidifient les océans.
Que représentent ces récifs coralliens ?
Les ressources des récifs coralliens sont nombreuses : la pêche, les activités touristiques, comme la plongée sous-marine, qui rapportent des millions d’euros et de dollars ou encore la protection contre l’érosion ou la houle. Plus encore les coraux construisent les récifs avec le CO2, ce qui réduit sa concentration dans l’air, un bénéfice pour l’environnement. A côté de ça ils abritent des produits naturels qui pourraient servir à la fabrication de futurs médicaments.
Et au niveau économique ?
Les récifs coralliens français et leurs lagons s’étendent sur plus de 58 000 km², ils représentent 10% des récifs mondiaux. Mais que représentent-ils au niveau de l’économie ? L’Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens) a effectué des examens approfondis concernant les territoires d’outre-mer. Ils ont fait le constat suivant : les récifs coralliens génèrent une valeur marchande estimée à 500 millions d’euros par an environ. Plus de 5000 sociétés, 38 000 emplois et plus largement une alimentation protéinée de la population française. Tous dépendent de ces récifs coralliens et des systèmes écosystémiques qu’ils confèrent.
Quelle menace pour les récifs coralliens ?
A échelle mondiale la dégradation des barrières de corails s’avère être une préoccupation majeure. Les causes de leur dégradation sont multiples : la surexploitation des ressources, la surpêche, la consommation de poissons et des produits récifaux. D’autre part le remblaiement, le défrichage, la pollution, le non traitement des déchets ou encore le remaniement de ces barrières naturelles. Ce sont plus de 20% de ces récifs et de leurs écosystèmes qui ont été détruits ces dernières années par les activités humaines et les changements d’origine climatique. En effet, les effets de ces changements climatiques ont aussi leur impact puisqu’ils sont à l’origine de l’acidification des océans. Ajouté à cela une perte générale massive de la biodiversité reconnue par des scientifiques et gestionnaires depuis environ quatre dizaines d’années.
Quelles mesures pour préserver ces ressources naturelles françaises ?
A ce jour seulement 30% sur une totalité de 80% de ces récifs sont considérés comme étant dans un état satisfaisant. Si l’on tient compte des dernières perturbations climatiques telles que le cyclone Irma survenu en 2017 et le blanchissement des coraux indo-pacifiques en 2016 et 2017, le bilan est d’autant plus alarmant. Afin de conserver ses écosystèmes coralliens français, l’Ifrecor entreprend une gestion durable de ces récifs particulièrement fragiles. Ses actions ? Des conditions de pêche durable, la lutte contre la pollution des espaces marins et leur altération, enfin un tourisme éco-responsable. D’ici 2021 le Plan biodiversité institué le 4 juillet 2018 et qui vise à la préservation de la biodiversité, s’engage à protéger 75% des récifs coralliens français. L’objectif étant d’atteindre les 100% en 2025.
Et à échelle internationale ?
La France a assuré le secrétariat de l’Icri, l’International Coral Reef Initiative, de 2016 à 2018. L’Icri est une initiative internationale informelle créée en 1994, elle réunit des gouvernements, des organisations internationales, des ONG et des entités scientifiques. Leur but est de limiter considérablement la dégradation mondiale des récifs coralliens et de leurs écosystèmes. Elle regroupe à ce jour plus de 80 membres dont 37 pays. Lors de sa collaboration avec l’Icri la France a agi afin de revendiquer le rôle primordial de ces barrières côtières. Elle a également encouragé le financement de projets et initiatives visant à les protéger et à les restaurer. Plus encore, elle a mené des actions pour interdire les micro-billes de plastique dans les produits cosmétiques, elle a produit un rapport dénonçant l’impact des écrans solaires sur les récifs coralliens et déployé un dispositif d’amarrage n’étant pas nuisible à ces ressources naturelles.
Les récifs coralliens sont des ressources naturelles qu’il faut préserver. En espérant atteindre une protection de 100% de ces barrières de corail d’ici 2025.