Déjà en 2009, une étude menée par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) démontrait que les femmes étaient plus éco-responsables que les hommes. Et sur notre page Facebook La Minute Verte nous constatons au quotidien une communauté qui s’est composée à 70% de femmes, sans que nos formulations et contenus ne s’adressent spécifiquement à un genre ou à un autre.
Si l’on pensait au siècle dernier, dans une société moins évoluée, qu’il existait une différence entre les hommes et les femmes concernant leur rapport à la nature, il n’en est rien. Une étude menée en 2019 en Italie démontre d’ailleurs qu’il n’existe aucune différence notable entre les deux sexes. Réalisée sur un groupe d’étudiants, ses conclusions indiquent que la sensibilité aux problématiques environnementales dépend uniquement des traits de caractère et de la personnalité d’une personne, homme ou femme.
Les femmes plus éco-responsables que les hommes ?
Cela n’est pas nouveau : dès la fin des années 70, le mouvement écoféministe, qui réunit des féministes américaines ou anglo-saxonnes, fait le lien entre leur oppression en tant que femme dans la société, et la destruction de la planète. Les mobilisations féministes et écologiques commencent à voir le jour. En 1979, des femmes organisent d’ailleurs une conférence dans le Massachusetts «Women and life on Earth». Elle réunit une centaine de femmes. En découle, en 1980, le «Women’s Pentagon Action» en Virginie qui réunit des milliers de femmes. Elles protestent contre les guerres, le nucléaire et la destruction de la planète.
On constate que depuis, toutes les études sur la répartition par genre de la conscience écologique font état d’un écart : l’eco gender gap. Selon une étude britannique de 2018, 71% des femmes essayent d’adopter un mode de vie plus éthique, contre 59% des hommes.
L’écologie est-elle en ce sens plus féminisée ?

En 2017 une étude américaine a été réalisée : Men Resist Green Behavior as Unmanly. Selon celle-ci, les hommes résistent à l’éco-responsabilité qu’ils jugent émasculatoire. Les hommes craignent de perdre leur virilité en adoptant un comportement respectueux de l’environnement, et le mode de vie vert est automatiquement associé à la femme, selon un stéréotype écolo-féminin, et adopte un code de design plutôt délicat, des couleurs douces, pas assez représentatif de la masculinité…
C’est pourquoi le magazine américain de vulgarisation scientifique Scientific American évoque pour l’avenir un marketing plus androgyne. L’intérêt est de » réconcilier » les hommes à l’écologie : une nouvelle typographie, de nouvelles couleurs et un logo repensés qui s’adressent à tous.
Pour l’égalité verte par l’éducation !
Pourtant malgré ces changements, ne faudrait-il pas commencer par repenser l’éducation ? L’écologie et la protection de l’environnement ne sont pas réservées aux femmes. Une éducation environnementale globale doit diffuser les gestes en faveur de la planète (tri des déchets, économie de l’eau et de l’énergie) de manière quotidienne à l’école, au travail ou dans les lieux publics : si la citoyenneté n’est pas genrée, l’éco-citoyenneté doit suivre le même chemin. L’objectif ? Prendre conscience des conséquences de ses actes sur l’environnement et participer à un engagement écologique collectif mais aussi individuel. Nous devons instaurer cette éducation de l’environnement dès le plus jeune âge, pourquoi ? Parce que les enfants d’aujourd’hui sont les citoyens responsables de demain. Il est temps de développer une éducation pour tous et une conscience universelle de l’écologie !
C’est d’ailleurs un peu ce que transmet La Famille Zéro Déchet : cette famille a décidé de réduire ses déchets et nous partagent leur quotidien grâce à des conseils et astuces écologiques sur internet et via leur livre. L’homme y est tout aussi représenté que la femme (et oui il joue son rôle dans l’écologie).
Même si les vieilles habitudes et les clichés ont la vie dure, il est souhaitable et probable que de plus en plus d’hommes s’investissent dans l’écologie, au même titre que les femmes : nous souhaiterions d’ailleurs pouvoir partager davantage de témoignages issus d’initiatives écologiques individuelles portées par des hommes (non pas qu’il n’en existe pas, mais il faut encore les démocratiser et leur donner les moyens de servir d’exemple). Messieurs, c’est à vous de jouer !